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Ki Tavo: foi et transmission

Dracha prononcée par Charlotte à l'occasion de sa Bat Mitsva le 31 juillet 2023

Par Charlotte à l’occasion de sa Bat Mitsva

Boker tov,

C’est pour moi un grand jour et je suis très émue de m’adresser à vous tous, famille et amis. J’ai la joie de vous partager aujourd’hui ma dracha qui portera sur un thème essentiel à mes yeux : la transmission. Et je me suis inspirée du Kouzari, l’œuvre de Yéhouda Halevi, XIIème siècle. 

Le Kouzari est l’histoire d’un roi Khazar (région de la turque à l’époque) qui recherchait Dieu parmi toutes les religions. Il alla voir un philosophe, un prêtre et un Imam. Mais aucun d’eux ne pu lui donner une réponse satisfaisante. Alors il s’est tourné vers un sage juif  « l’ami », qui lui expliqua les points essentiels de la Torah. 

Le roi se reconnut dans les paroles de l’Ami  qu’il  trouva véridiques et bien fondées. Et heureux d’avoir enfin trouvé sa voie,  il décida de se convertir au judaïsme.

Lorsqu’il interrogea l’Ami  sur sa croyance, celui-ci lui répondit : Je crois au Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob qui fit sortir les hébreux d’Égypte.  

Pourquoi avoir décrit sa foi à partir de la sortie d’Égypte  et non de celle de la création du monde ? Après tout, la création n’est-elle pas  le début de tout?                                                                                      

Notre peuple a des valeurs éternelles grâce à la tradition qu’il transmet de génération en génération. La tradition est un moyen  de communiquer des visions du monde de manière confiante. Les valeurs sont à léguer non par une justification fondée sur la raison ou la logique, mais sur la tradition.   

Et pour Yéhouda Halevi, la foi et la confiance se trouvent justement, dans les traditions. La foi est une rencontre vivante avec une tradition vivante, qui est un témoignage exemplaire beaucoup plus fort que n’importe quelle logique. 

« L’ami » présente sa foi dans le Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob, celui qui a sorti Israël d’Égypte, et non pas dans celui qui a créé le monde. Car la création du monde ne peut être évoquée qu’avec des convictions théoriques et rationnelles.  Alors que pour l’Exode, on a un témoignage vivant qui est transmis de génération en génération. 

La foi en Dieu d’Israël se transmet surtout par les actes. Pour certain, c’est la pratique de la religion (les fêtes, l’observance du Chabat etc.). Pour d’autres, le sionisme, l’amour d’Israël ou autres.

Notre peuple  a été témoin de la révélation et des miracles divins qui se sont produits et depuis, chaque génération les transmet fidèlement et minutieusement tels qu’elle les a entendus de ses parents.             

La croyance de Dieu dans le judaïsme, nous dit Yéhouda Halevi,  est basée sur l’expérience historico-religieuse des actes miraculeux qui ont traversé l’histoire : la sortie d’Égypte, le passage de la mer rouge, la Manne etc. Il y a aussi, l’expérience personnelle des prophètes,  sans oublier bien-sûr la révélation sur le mont Sinaï – le don de la Torah.

Cette Torah que l’on  transmet de génération en génération et cela où que l’on soit. 

Et dans notre Paracha, elle passe par la Mitsva de  Bikourim – 1ères prémices. Car avant d’apporter les Bikourim  au Temple, on devait citer toute l’histoire du peuple juif. C’est un bel exemple de transmission !

On transmet tous, des valeurs personnelles ou universelles qui nous définissent. Par exemple, ma grand-mère partie il y a tout juste un an m’a transmis des valeurs inestimables comme, le courage et l’humilité. 

Elle a élevé 7 enfants avec force et détermination. A la fin de sa vie, elle a fait face à la maladie et ne se plaignait jamais. Elle ne voulait pas inquiéter les autres ; elle se souciait davantage des autres que d’elle-même. Maintenant qu’elle n’est plus là, je vais essayer de garder ces valeurs et les transmettrai à mon tour, plus tard. Je lui rends hommage.

Retrouvez ici la dracha du rabbin Josh Weiner sur la paracha Ki Tavo 5783

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