Synagogue Massorti Paris XVe

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Beit ha Midrach (« Maison d’étude »)

Interventions de nos invités dans le cadre des séances d’étude hebdomadaires de notre communauté

Questions Halakhiques

Interventions et écrits de nos rabbins sur des questions de loi juive dans le monde d’aujourd’hui

Questions au rabbin

A propos de la cérémonie de Pidyon Haben/Rachat du premier-né

Si la Brit Mila est retardée au-delà du 31ème jour, le Pidyon Haben peut-il avoir lieu avant la Brit ?

Oui. C'est l'obligation du père - en fait, le bébé n'a même pas besoin d'être présent. Mais honnêtement, je n'ai jamais vu ce cas de figure, en principe toute la famille est présente et on trouve une raison pour retarder le Pidyon Haben. 

 

Est-ce qu'il faut qu'il y ait un minyan au Pidyon Haben ?

Non.

 

Que se passe-t-il si un adulte comprend que ses parents auraient dû organiser un pidyon haben pour lui mais qu'ils ne l'ont pas fait?

Il organise lui-même la cérémonie en tant qu'adulte. J'ai vu cela, c'est très émouvant. 

 

Dans quelle langue se déroule la cérémonie ?

La plus grande partie doit se dérouler dans une langue que les parents et le Cohen comprennent. Normalement, les bénédictions sont en hébreu, mais en théorie, elles peuvent aussi être faites dans une autre langue. La cérémonie classique est un mélange d'hébreu et d'araméen, et lorsque je la fais, je n'hésite pas à y ajouter la langue du pays. 

 

Combien dois-je donner au Cohen ?

L'équivalent de 100 grammes d'argent pur (5 anciens chékalim). D'après google, cela vaut aujourd'hui 77 euros. Si c'est donné en cadeau, et que le père dit explicitement qu'il veut le récupérer après, la transaction est valable et le Cohen doit le rendre. 

 

Pour le choix du Cohen : faut-il se tourner vers une personne de notre connaissance? Ou au contraire vers un Cohen inconnu? Ou un Cohen qui nous ressemble par l'âge, la situation, etc. Ou le choix est-il totalement aléatoire ?

N'importe quel adulte. (Il y a des discussions à propos des enfants Cohanim de moins de 13 ans, et il y existe une opinion célèbre selon laquelle une femme Cohenet peut recevoir l'argent). Il n'est pas nécessaire que ce soit quelqu'un qui vous ressemble, mais si cela peut être un ami ou un membre de la famille, je pense que c'est une bonne chose, pour apporter un peu plus de paix et d’amour ce jour-là.

A propos de Yizkor

Lors du dernier Souccot, j'ai tenu le sefer Torah (je fais toujours Magbia dans ma synagogue) pendant l’office malgré le fait que je n'avais pas besoin de réciter Yizkor car j'étais la seule personne du minyan qui n'avait pas besoin de le dire.

Quelle est la règle à ce sujet?  Ai-je fait quelque chose qui n'est pas casher?  Ou bien ai-je fait quelque chose de permis en raison des circonstances?

 

Ce n'est pas un problème halakhique de rester pour Yizkor. Certaines synagogues insistent pour que tout le monde reste à l'intérieur. Dans d'autres, comme vous l'avez dit, la coutume veut que ceux qui ont leurs proches en vie partent, et cela semble étrnage de rester. Mais si on a une bonne raison, il faut rester, malgré la coutume. Les bonnes raisons peuvent être par exemple : faire une mitsva, compléter un minyan, diriger des prières, apporter un soutien émotionnel, ou encore dire la prière de Yizkor pour quelqu'un qui n'a personne d'autre pour la dire à sa place. (Je dirais qu'il est permis de partir mais qu'il n'est pas interdit de rester).

A propos de l'inclusion des matriarches dans les prières

Que pensez-vous personnellement de l'inclusion des noms des imahot, (les matriarches Sarah Rebecca Rachel et Léa), dans la première bénédiction de la Amida? 

 

Je ne sais pas. Je comprends un peu pourquoi certains les ajoutent, mais je ne le fais pas. Je ne pense pas que ce soit interdit, malgré une référence de Rambam contre le changement de mots dans les trois premières bénédictions. Nous ajoutons ou modifions souvent des mots dans les trois premières bénédictions pendant le mois de Tichri.

 

Je dirais que je n'aime pas l'idée de limiter "le Dieu d'Avraham, le Dieu de Yitshak, le Dieu de Yaakov" à une référence historique à trois vieux hommes, et le fait d'ajouter intentionnellement des noms de femmes dans cette liste ferait/pourrait faire en sorte que cela devienne le point central. Je préfère garder ces références comme des abstractions kabbalistiques (bonté, pouvoir, beauté, par exemple), ou de les considérer comme un processus dans lequel chaque génération trouve sa propre relation avec Dieu. Et j'aimerais que ma fille et les autres femmes de ma communauté s'identifient aux modèles d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, et pas seulement à Sarah, Rebecca, Léa et Rachel. 

 

En revanche, je complète et modifie souvent les textes liturgiques en privé, et j'ajoute parfois des noms de femmes lorsque cela a du sens pour moi. À la référence au chant de Moshé à la mer, j'ajoute Miryam lorsque je prie en privé - là, il s'agit d'une histoire biblique, et c'est plus riche de faire référence à l'ensemble de l'histoire, y compris les voix des femmes. 

 

Ce sont là quelques réflexions. Mais je reste ouvert pour continuer la conversation.

Divers

J'ai invité des personnes à déjeuner lors du dernier Chabbat. Après leur départ, il restait un pull dans ma maison. J'ai envoyé un message à tous ceux qui sont venus pour leur demander s'il leur appartenait et je n'ai pas eu de réponse. Quelle est la prochaine étape? Est-ce que je peux en faire don?

 

C'est une très grande mitsva de rendre un objet perdu, donc je n'abandonnerais pas encore cette opportunité. Peut-être demander à nouveau, peut-être mettre un statut sur whatsapp/ réseaux sociaux avec une description générale de l’objet, juste au cas où. En théorie, vous devriez le garder jusqu'à l'époque du Machia’h. Si ce n'est pas pratique, vous pouvez probablement le donner ou le vendre ou le porter après un certain temps, mais sachez que si quelqu'un vient vous le demander, vous lui devez la valeur totale de l'objet. Encore une fois, c'est une très bonne mitsva, aussi importante que le chabbat ou la cacherout ou n'importe quoi d'autre, que vous ne pouvez accomplir que si elle tombe littéralement dans votre vie comme dans ce cas. Quelle chance!

 

C'est le premier pessah de notre chien. Je me suis dit que sa nourriture pouvait aussi être hamets (je n'ai pas encore tout vérifié mais j'en suis à peu près sûre). Je ne suis pas sûre que nous pourrons trouver de la nourriture pour lui sans hamets et je suis un peu inquiète de changer toute son alimentation pendant 8 jours car son corps est très sensible aux changements alimentaires....des idées à ce sujet?

C'est effectivement un problème. La problématique est aussi liée au fait de posséder du hamets, et d'en tirer un quelconque bénéfice.  Il faut vendre la nourriture si on croit qu'il s'agit de hamets. Le mieux est de modifier légèrement le régime alimentaire, si possible, en donnant simplement de la viande pure par exemple. Consultez d'autres personnes qui l'ont fait. Si ce n'est pas possible, il y a une pratique étrange mais vraie qui consiste à vendre le chien aussi, et alors vous donnez de la nourriture qui n'est pas la vôtre à un chien qui n'est pas le vôtre.

Je vais poser une question qui est en fait plus une question sociale par nature. Je suis encore étudiante et je partage un appartement. Comment dois-je parler à un colocataire non juif de la nécessité de cacheriser l'endroit avant Pessah et de la façon de vivre ensemble pendant cette semaine?

 

Ah ! Situation difficile et classique. Je vais vous donner une réponse idéale, mais chaque situation est un peu différente. Les principes sont les suivants : parler, respecter, diviser. 

  1. Expliquer que les juifs sont bizarres et que parfois nous faisons des choses bizarres, c'est comme ça.
  2. Expliquer que Pessah est encore plus exigent que les autres périodes de l'année, et que nous ne pouvons pas manger ou posséder du hamets, ou cuisiner dans quelque chose qui a touché du hamets chaud.
  3. Cela dépend de la façon dont la nourriture et la cuisine sont partagées, mais vous pourriez manger ou vous débarrasser de toute votre nourriture à base de hamets, donner à votre colocataire tout ce dont vous ne pouvez pas vous débarrasser, et vendre potentiellement tout ce qui reste.
  4. Désignez quelques casseroles et poêles qui sont les vôtres et cachez-les, et prenez une étagère ou un placard, un évier si possible, et une éponge. Demandez à votre colocataire de ne pas les utiliser. Renoncez à votre droit de propriété sur tous les espaces partagés de l'appartement. 
  5. Faites votre propre cuisine sur la cuisinière (plus compliqué pour le four et le micro-ondes) partagez votre nourriture avec vos colocataires pour réduire les tensions, faites votre propre vaisselle. 
  6. La cérémonie de recherche du hametz avant Pessah peut se faire dans votre chambre étant donné que vous avez renoncé à la propriété des autres espaces partagés.

 

Mon cher grand-père est très malade (il n'est pas juif). Je me demandais si vous pouviez me recommander une prière à dire, pour que sa douleur soit moindre et que le voyage vers l'autre monde soit plus doux... Merci beaucoup!

 

Je suis désolée d’apprendre cela. Je suis sûr que vous êtes inquièt et que vous vous souciez de lui, j'espère qu'il ressent cette compassion. Il n'y a pas de formules magiques, mais peut-être que les psaumes 23, 41 et 91, dans n'importe quelle langue, vous conviendraient en ce moment. Mentionnez aussi son nom dans vos pensées lorsque vous priez, étudiez et donnez la tsedaka. Si vous le souhaitez, écrivez-moi en privé pour réfléchir davantage.

Réflexions et Histoire

Interventions et écrits reflétant nos prises de position sur des questions en débat dans le monde juif