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Quelle est l’origine et l’histoire de la cérémonie de la Bat Mitsva ?

100 ans déjà depuis la première Bat Mitsva ! L’historique.

Par le rabbin Pr David Golinkin (14/03/2022)

Voir l’article original en anglais publié sur le site de l’institut Schechter de Jérusalem

En l’honneur du 100e anniversaire de la cérémonie de Bat Mitsva de Judith Kaplan

Question : Dans une récente vidéo « Shavua Tov @ Schechter » sur la Paracha Va-yakhel, il est annoncé : « Comme vous le savez peut-être, dans quelques semaines, nous célébrerons le 100e anniversaire de la première Bat Mitsva – Judith Kaplan, fille du Rabbin et professeur Mordechai Kaplan – qui a eu lieu le 18 mars 1922. » Or, bien que Judith Kaplan soit connue pour être « la première fille à avoir célébré sa Bat Mitsva », on ne peut souscrire à une telle affirmation que si l’on précise « aux États-Unis ». Qui plus est, il n’y a pas eu d’Alya (appel à la Tora) complète lors de la Bat Mitsva de Judith puisqu’elle n’a pas lu directement dans la Tora mais dans un Houmach (livre imprimé), quoique cela puisse sembler un détail… [Voir MyJewishLearning.com – Lifecycle: History of Bat Mitsva (archive.org) qui décrit certains des précédents à l’événement, et donc pas si révolutionnaire, au Rabbin Kaplan]. Par ailleurs, il semble que la cérémonie de Bat Mitsva n’était pas rare dans l’Italie et l’Irak du 19e siècle. Qu’en dites-vous ?

Responsum : Il existe divers ouvrages sur l’histoire des cérémonies de Bar et Bat Mitsva, mais ils comportent beaucoup d’inexactitudes. Comme j’ai récemment publié une longue monographie sur l’histoire de la Bar/Bat Mitsva depuis ses origines médiévales jusqu’à l’année 2020(1), je répondrai à la question en livrant une version légèrement révisée d’une section de cet article.

La littérature à propos de la cérémonie de la Bat Mitsva est vaste(2). Pour ma part, je me concentrerai sur quatre sujets spécifiques :

  1. La « préhistoire » de la cérémonie de la Bat Mitsva, avant 1922 ;
  2. Ce qu’a fait exactement le Rabbin Mordecai Kaplan lors de la première cérémonie de Bat Mitsva pour sa fille Judith en 1922 ;
  3. Comment la cérémonie de la Bat Mitsva s’est rapidement répandue dans le mouvement Massorti, en mettant de côté la cérémonie de « Confirmation » et s’est propagée rapidement au mouvement Réformiste ;
  4. Comment la Bat Mitsva a été adoptée par les Juifs orthodoxes à partir de 1944, malgré l’opposition de certains poskim (décisionnaires halakhiques) très influents.

I. La préhistoire de la cérémonie de la Bat Mitsva avant 1922

Dans son livre Bar Mitsva, Michael Hilton consacre tout le chapitre 4 à la Bat Mitsva, mais presque toutes les cérémonies qu’il décrit à partir de 1817 sont des cérémonies de Confirmation de groupe pour filles, généralement lors de la fête de Chavouot(3), et non des cérémonies individuelles de Bat Mitsva donnant lieu à une séouda (banquet festif) et, au cours de laquelle, la fille lit la Tora ou la Haftara lors d’un Chabbat à proximité de son 12e anniversaire.

Pour autant que je sache, il n’y a que cinq sources qui discutent de quelque chose ressemblant à la Bat Mitsva avant 1922, mais la plupart d’entre elles fournissent des informations qui méritent un examen minutieux. Comme je l’ai expliqué ailleurs, Rabbi Avraham Moussafiya (Jérusalem, vers le milieu du 19e siècle) a écrit dans un responsum non publié que « Celui qui tient une séouda le jour où sa fille atteint l’âge des mitsvot (commandements), c’est-à-dire 12 ans et un jour, il me semble qu’elle doit être considérée comme séoudat mitsva (un banquet où l’on se fait un devoir d’assister) comme pour un garçon à 13 ans et un jour, car quelle est la différence ? C’est une coutume correcte, car ainsi procède-t-on, dans les villes de France et dans d’autres villes, où l’on donne une séoudat mitsva et l’on s’accorde une journée de joie dans les villes de France et d’autres villes pour un garçon et aussi pour une fille, et l’implication halakhique pratique est que si vous y êtes conviés, vous devez vous y rendre(4).

Comme il n’existe aucune preuve d’une cérémonie de Bat Mitsva en France au milieu du 19e siècle, mais qu’il existe de nombreuses preuves de cérémonies de Confirmation pour les garçons et les filles à partir de 1841, je suis persuadé que Rabbi Moussafiya faisait référence à une fête de Confirmation et non, à proprement parler, à une fête de Bat Mitsva.

Une deuxième source du 19e siècle – beaucoup plus connue et largement citée – est celle du Rabbin Yossef Hayyim de Bagdad (1833-1909) dans son très influent Ben Ich Hai. Ce livre de prédications halakhiques a été imprimé pour la première fois entre 1899 et1904, mais l’auteur précise dans son introduction qu’il contient des prédications de 1870. Dans son homélie sur la Paracha Réé il déclare qu’un garçon a le devoir d’accomplir des mitsvot dès l’âge de 13 ans et un jour, et que son père doit réciter la bénédiction dédiée Baroukh che-petarani, [« Béni soit Dieu qui m’absout du châtiment de celui-ci »]. Le père doit veiller à donner une séoudat mitsva pour ses amis et sa famille, les plus importants d’entre les invités imposeront leurs mains sur la tête du garçon et le béniront avec la Birkat Cohanim [la bénédiction sacerdotale], et le garçon, le père ou un érudit feront une Dracha (enseignement religieux). Le garçon portera un vêtement neuf et récitera la bénédiction Ché-héheyanou. Et s’il ne peut pas se permettre d’avoir un vêtement neuf, alors il la récitera sur un nouveau fruit. De même pour une fille, le jour où elle devient redevable d’observer les mitsvot [c’est-à-dire 12 ans et un jour], même s’il n’est pas coutume de faire pour elle une séouda, elle se réjouira ce jour-là et portera des vêtements de Chabbat, et, si elle peut se le permettre, portera un vêtement neuf et récitera ché-héheyanou en déclarant à cette occasion son intention [en faisant sa bénédiction] d’endosser le « joug des commandements »(5).

Il convient de souligner que Rabbi Yossef Hayyim ne parle pas d’une coutume existante ; il instaure une nouvelle coutume, incluant la réjouissance, les vêtements de Chabbat et la récitation de ché-héheyanou sur un vêtement neuf.

En 1893, le Rabbin Meir Friedmann (Ich Shalom, 1831-1908), l’un des plus éminents spécialistes du Midrach du 19e siècle et enseignant à l’institut Solomon Schechter, a écrit un responsum en allemand sur « La participation des femmes au culte ». Après avoir discuté des sources halakhiques concernant le chant et les aliyot (montées à la Tora) pour les femmes, il prend ses distances par rapport à la cérémonie de Confirmation pour les filles. Il écrit : « Ne serait-il pas préférable d’appeler à la Tora nos filles, en tant que Bar Mitsva [sic !], exactement comme les garçons ? Il va sans dire qu’il faut ériger un escalier couvert allant directement de la galerie des femmes à la Bima (tribune), afin que celles qui sont appelées puissent monter et descendre sans être vues(6). Personne, à ma connaissance, n’a essayé concrètement de mettre en œuvre cette mesure spécifique, mais en quelques décennies, des cérémonies de Bat Mitsva incluant des aliyot le Chabbat se sont multipliées aux États-Unis.

En 1902, le Dr Yehezkel Caro, le rabbin réformé de Lvov (Lemberg), a organisé une sorte de célébration pour les filles dans son Temple, à laquelle les sionistes locaux se sont catégoriquement opposés. Dov Sadan, qui a publié un article en hébreu sur cet épisode basé sur le périodique juif de langue russe Voskhod, l’a nommé « Bat Mitsva », mais Hizky Choham souligne que le texte russe original utilise le mot de « Confirmation »(7).

La première Bat Mitsva dans laquelle une fille a lu directement dans la Tora pourrait avoir été celle d’Ida Blum (née en 1908) à Calumet, Michigan, vers 1920. Elle dit s’être souvenue plus tard dans sa vie d’avoir été instruite par son père et d’avoir lu une section du rouleau de la Tora lors de sa Bat Mitsva(8).

II. Qu’a fait exactement le Rabbin Mordecai Kaplan, lors de la « première » cérémonie de Bat Mitsva pour sa fille Judith, en 1922 ?

La première cérémonie de Bat Mitsva dont la plupart des gens ont entendu parler est celle qui fut organisée par le Rabbin Mordecai Kaplan (1881-1983) pour sa fille aînée Judith (1909-1996) le 18 mars 1922. Il existe des versions contradictoires relatant cet événement. Elle avait 12 ans et demi à l’époque. Bien que les gens aient été invités à l’avance, la cérémonie à proprement parler n’a été définie que le vendredi soir. Le matin du Chabbat, après la lecture régulière de la Tora et de la Haftara, Judith, qui siégeait dans la section des hommes avec son père, s’est tenue devant la Bima après la levée de la Tora, a récité la bénédiction avant la lecture de la Tora, a lu une partie de la paracha Kedochim (Lévitique 19-20) dans un Houmach (livre imprimé), et a récité la bénédiction après la lecture de la Tora(9).

Les puristes soutiennent que, techniquement, il ne s’agissait pas d’une cérémonie de Bat Mitsva puisque Judith n’a pas lu dans le rouleau de la Tora ni lu la partie hebdomadaire du Chabbat en question. Je suis d’avis qu’ils passent à côté de l’essentiel. Mis à part l’exemple peu documenté d’Ida Blum, c’est sans doute la première fois qu’une fille âgée de plus de 12 ans s’est tenue devant une congrégation et a lu publiquement dans un Houmach avec les bénédictions de la Tora.

III. Comment la cérémonie de la Bat Mitsva s’est rapidement répandue à travers le mouvement Massorti, écartant la cérémonie de Confirmation et se propageant rapidement au mouvement Réformiste.

Quoi qu’il en soit, même si cette cérémonie ne fut pas techniquement une cérémonie de Bat Mitsva, étant donné la position de Rabbi Kaplan en tant que professeur au JTS, Séminaire théologique juif, et le fait qu’il était un modèle pour de nombreux étudiants rabbiniques et un intellectuel renommé, la cérémonie de Bat Mitsva de sa fille a marqué un tournant important.

En 1933, Rabbi Kaplan se plaint dans son journal qu’il n’y avait pas eu une seule Bat mitsva [sic] à la SAJ – sa synagogue – pendant les deux ans précédents(10). Pourtant, ce qui a commencé comme un filet d’eau est rapidement devenu un puissant torrent au sein du mouvement Massorti, qui s’est étendu aux mouvements Réformistes et Orthodoxes.

Le Rabbin Morris Silverman fait un rapport sur le « Sondage du rituel », à la Convention de l’Assemblée rabbinique en 1932 :

« En ce qui concerne la question de la cérémonie de la Bat Mitsva, la cérémonie aurait dû être expliquée [dans l’enquête menée] étant donné que certains ne savent rien de son existence et l’ont confondue avec la cérémonie de Confirmation. La Bat Mitsva est une cérémonie individuelle pour une fille et correspond à la cérémonie de Bar Mitsva du garçon. Après une année de formation et d’étude de l’hébreu, la jeune fille, à l’âge de 12 ou 13 ans, est appelée à la tribune après la Haftara, lit en hébreu et en anglais la prière « Agrée, nous Te supplions, etc. », puis lit une partie de la Bible en hébreu et en anglais qui, dans certaines communautés, est suivie d’un bref discours original de la Bat Mitsva elle-même. Elle est ensuite félicitée par le rabbin. Dans certains cas, un certificat est donné à la Bat Mitsva ou alors la Bat Mitsva signe une déclaration d’engagement à l’avance. La bénédiction du rabbin conclut la cérémonie. Le professeur Kaplan est à l’origine de cette cérémonie et elle est maintenant suivie dans 6 congrégations, à en croire les réponses fournies. 3 prévoient de l’introduire dans un proche avenir, et 2 autres ont l’intention de a mettre en pratique lors des offices du vendredi soir(11). »

Il s’agit d’un rapport très important. D’une part, nous apprenons que dix ans après la première cérémonie de Bat Mitsva, la plupart des rabbins Massorti ne savaient pas ce que c’est, et seulement 6 rabbins sur 110, ayant répondu au sondage (5%), ont organisé une cérémonie de Bat Mitsva, contre 74% ayant fait une cérémonie de Confirmation(12). Par ailleurs, 3 autres avaient prévu de l’introduire le matin du Chabbat et 2 le vendredi soir. Nous apprenons également beaucoup de détails importants : il s’agit d’une cérémonie individuelle comme la Bar Mitsva et non d’une cérémonie de groupe comme la Confirmation ; l’âge des filles est de 12 ou 13 ans ; la fille doit avoir une formation et apprendre à lire l’hébreu ; elle lit une prière « Agrée… » ; elle lit une partie de la Bible en hébreu et en anglais tout comme Judith Kaplan ; elle donne parfois une Dracha comme un garçon de sa Bar Mitsva ; on lui donne parfois un certificat comme un garçon ; et le rabbin s’adresse directement à elle.

Selon le « Sondage du rituel » du Rabbin Morris Goodblatt, en 1948, plus de 33% des synagogues Massorti proposaient une cérémonie de Bat Mitsva, tandis que, selon Marshall Sklare, dans son ouvrage classique Conservative Judaism en 1955, 51% des synagogues avaient institué le rituel, même si, habituellement, seul un petit groupe de familles dans ces synagogues se prévalait de la cérémonie(13).

En 1962, lorsque le Rabbin Aaron Blumenthal publie une enquête détaillée basée sur 264 synagogues Massorti, 85% organisaient des cérémonies individuelles de Bat Mitsva, 7% organisaient des cérémonies de Bat Mitsva en groupe, 4,5% tenaient les deux et 3,5% n’en tenaient aucune. Parmi les cérémonies individuelles, 66% avaient lieu le vendredi soir, 11% le matin du Chabbat, 13% le vendredi soir et le matin du Chabbat, et le reste le dimanche soir, lors de l’office de Minha de semaine ou d’une fête(14).

Il semble qu’en 1995, toutes les synagogues Massorti organisaient désormais des cérémonies de Bat Mitsva le matin de Chabbat(15).

La forme de la cérémonie a également subi des transformations au fil du temps. Comme le laisse entendre le rapport du Rabbin Silverman, dans de nombreuses synagogues Massorti, la Bat Mitsva lisait la Haftara le vendredi soir. Il en était ainsi car les femmes et les filles n’avaient pas le droit de monter à la Tora dans les synagogues Massorti jusqu’à ce que le Comité sur la loi et les normes juives les y autorise en 1955. Il convient de souligner que le responsum de 1955 du Rabbin Aaron Blumenthal a autorisé les aliyot pour toutes les femmes, mais le responsum du Rabbin Sanders Tofield n’a autorisé les aliyot que pour les filles lors de la Bat Mitsva.  Quand on lit la discussion à la convention de l’Assemblée rabbinique, cette année-là, on a la nette impression que le but des responsa était de permettre aux Benot Mitsva de monter à la Tora et de lire la Tora le matin du Chabbat(16).

La transformation de la cérémonie dans les synagogues Massorti est incarnée par la synagogue Beth El de la banlieue nord à Highland Park, Illinois, qui a été la base des études de Lakeville de Marshall Sklare réalisées dans les années 1950. La synagogue a été fondée en 1948 et le soir du vendredi 20 octobre 1950, Beverly Joyce Rubinstein a célébré la première Bat Mitsva. En 1952, le Rabbin Philip Lipis a créé la première classe de Bat Mitsva pour trois filles et en 1954, il a fondé un club de Bat Mitsva afin d’offrir des activités similaires au « club Tefillin » des garçons. En janvier 1974, le Rabbin Samuel Dresner a supprimé la Bat Mitsva des offices du vendredi soir, pour être désormais célébrée uniquement le matin du Chabbat(17).

IV. Comment la Bat Mitsva a été adoptée par les Juifs orthodoxes à partir de 1944, malgré l’opposition de certains poskim (décisionnaires halakhiques) très influents.

Comme nous l’avons évoqué (18), la cérémonie de Bat Mitsva est passée du mouvement Massorti au mouvement Réformiste et a progressivement rendu obsolète la cérémonie de Confirmation.

Plus surprenant, la cérémonie de Bat Mitsva a été lentement mais sûrement adoptée par des rabbins et des synagogues orthodoxes, bien qu’elle ait pris des formes différentes en raison de contraintes et préventions halakhiques. Michael Hilton raconte que le Rabbin Jerome Tov Feinstein a institué la cérémonie de Bat Mitsva, le vendredi soir, à Anshe Emes à Brooklyn, en 1944. Elle consistait en un allumage des bougies par la jeune fille et sa réponse à des questions de connaissances(19).

L’un des meilleurs moyens de retracer le développement d’une question halakhique dans le monde orthodoxe est de suivre la piste des responsa écrites sur le sujet. Beaucoup de ces responsa ont été recensés dans divers articles(20). Ils peuvent être répartis en trois catégories :

A. Un groupe de poskim, principalement ashkénazes, s’opposait à toute forme de fête de Bat Mitsva.

Dans un responsum adressé à l’Association rabbinique de Londres, en 1927, le Rabbin Aharon Walkin a exprimé sa ferme opposition aux cérémonies de Confirmation pour les filles, les considérant comme une transgression à l’injonction de « ne pas marcher dans les voies des païens » (cf. Lv 18,3) : parce qu’il s’agit d’une innovation de la Réforme et car il est interdit d’édicter que ce soit de nouveau.

En 1960, le Rabbin Moshe Stern de Brooklyn a soutenu qu’il n’existe pas de célébration de Bat Mitsva car il n’y a pas de changement, à l’âge de 12 ans, dans le mode d’observance de la fille. Il s’est ensuite opposé à la nouvelle coutume pour les trois mêmes raisons que Rabbi Walkin.

En 1988, le Rabbin Eliezer Waldenberg de Jérusalem s’est opposé à la tenue d’une fête de Bat Mitsva dans une salle ou même en tant que fête publique à la maison, car elle pouvait conduire à des pratiques licencieuses. De plus, il n’avait jamais entendu parler de quelqu’un « dans le camp des craignant la parole de Dieu » qui ait adopté cette pratique ou l’ai seulement suggérée.

Le Rabbin Mochè Malka, l’un des rares rabbins séfarades à s’opposer à la Bat Mitsva, a soutenu en 1980 qu’il s’agissait d’une imitation des Juifs réformés et massorti, et qu’elle avait des relents de christianisme. Ce dernier commentaire indique probablement qu’il confond Bat Mitsva et Confirmation.

B. Les deux rabbins suivants semblent s’opposer à tout fête de Bat Mitsva, mais, en réalité, l’autorisent. 

En 1956, le Rabbin Moshe Feinstein a interdit toute célébration de Bat Mitsva dans une synagogue, y compris le soir, mais a autorisé une simha (fête) à la maison ; il ne s’agit pas d’une séoudat mitsva, juste une fête d’anniversaire. Il qualifie la cérémonie de Bat Mitsva à la synagogue d’acte optionnel et hevel be-alma [= pure futilité] puisqu’elle vient de juifs réformés et massorti. Dans un responsum ultérieur, il a expliqué que l’on ne fait pas de séouda pour une fille, car il n’y a pas de différence dans ses actions avant et après l’âge de 12 ans. Pourtant, dans un troisième responsum de 1959, il cède un peu et permet qu’une Bat Mitsva dise quelques mots lors du Kidouch (collation) à la synagogue, après l’office, mais pas à la Bima (tribune).

En 1958, le Rabbin Mechoulam Rath de Bné Berak a adressé un responsum au Dr Sh. Z. Kahana, directeur général du ministère israélien de la Religion, concernant un programme de célébrations de la Bat Mitsva. Il statue que le père ne peut pas réciter la bénédiction Baroukh che-petarani puisqu’il n’est pas tenu formellement par le Talmud d’éduquer sa fille. Malgré cela, il statue que la journée peut être célébrée à la maison ou à l’école pour filles où celle-ci étudie, avec des parents et des amis, et que l’enseignant, homme ou femme, peut délivrer un enseignement pour expliquer les obligations d’une fille juive ayant atteint l’âge des mitsvot.

C. Le camp accommodant 

En ce qui concerne le camp le plus accommodant, le principal Rabbin ashkénaze à défendre la fête de la Bat Mitsva fut le Rabbin Y.Y. Weinberg, en 1963. Il affirme que la Bat Mitsva n’est pas une pratique païenne. Quant à savoir s’il s’agit d’une nouvelle coutume, il estime qu’aujourd’hui, dès lors que les filles reçoivent une éducation formelle laïque, la raison pédagogique rend pour ainsi dire obligatoire de célébrer l’âge des mitsvot pour une fille, et que toute discrimination fait injure aux filles. Il est cependant d’accord avec le Rabbin Feinstein pour que la célébration ait lieu à la maison ou dans une salle attenante à la salle de prières. De même, le Rabbin Ephraim Greenblatt a autorisé une fête à la maison en 1966, tandis qu’en 1973, le Rabbin Hanokh Zundel Grossberg a autorisé une petite fête de famille à la maison, accompagnée d’enseignements de Tora.

Une série dedécisionnaires séfarades bien connus ont fixé pour conduite, dans le sillage des Rabbins Avraham Moussafiya et Yossef Hayyim de Bagdad cités plus haut, de célébrer la Bat Mitsva à la maison, avec une robe neuve, une récitation de ché-héheyanou sur cette robe et pour l’occasion. Ces poskim comprenaient les Rabbins Ovadia Hadaya en 1955, Yitzhak Nissim en 1964, Amram Abourbiya en 1965 et Hayyim David Halevi en 1976. Le Rabbin Ovadia Yossef a statué en 1976 et 1978 que la fête de Bat Mitsva est une bonne coutume, et qu’il est approprié qu’un enseignement de Tora et des chants de louange à Dieu y soient offerts. Il ne limite pas la fête à un cadre privé. En outre, les Rabbins Nissim, Aburbiya et Yossef ont également statué que le père pouvait ou devait réciter la bénédiction de Baroukh che-petarani.

En résumé, de nombreux rabbins orthodoxes ont décidé, de 1955 à 1978, qu’une fête de Bat Mitsva pouvait avoir lieu à la maison, avec des paroles de Tora. Certains ont même permis au père de réciter Baroukh che-petarani et d’autres ont même permis de marquer l’occasion lors d’un Kidouch dans un bâtiment de la synagogue.

Dans les années 1980, les rabbins et les laïcs orthodoxes sont devenus plus modernes dans leurs pratiques. Dans une synagogue orthodoxe moderne de Montréal vers 1987, le rabbin a appelé la cérémonie Bat Hokhma (« Fille de sagesse ») au lieu de Bat Mitsva. La cérémonie pouvait avoir lieu le matin du Chabbat, le vendredi soir, le samedi soir ou le dimanche. Si elle avait lieu le matin du Chabbat, cela devait être après la fin de l’office ; les hommes et les femmes s’asseyaient ensemble dans la synagogue afin d’indiquer que cela avait lieu après l’office. La fille se tenait à la Bima et donnait un Devar Tora qu’elle avait préparé qui n’était pas lié à la portion hebdomadaire(21). En d’autres termes, tout était fait pour indiquer qu’il ne s’agissait pas d’une Bar Mitsva de Chabbat régulière.

À partir des années 1970, certaines femmes orthodoxes ont commencé à mener séparément les Tefilot (Offices) de femmes, comprenant la lecture de la Tora et de la Haftara. Cela a permis aux filles d’avoir une Bat Mitsva dans laquelle elles lisent la partie de la Tora, la Haftara, et donnent un Devar Tora. Il existe des descriptions détaillées de ces cérémonies de Bat mitsva, dès 1981(22). En outre, les femmes et les rabbins orthodoxes modernes ont développé d’autres alternatives, telles qu’un Siyoum (célébration d’une fin d’étude d’un traité de Michna ou de Talmud) de la Bat Mitsva ou une lecture du livre d’Esther à Pourim ou encore du Cantique des cantiques à Pèssah(23). Malgré cela, la cérémonie orthodoxe de la Bat Mitsva est souvent émaillée de tensions halakhiques lorsque la famille déroge à la tradition ou, au contraire, on s’oppose à l’innovation(24).

Ainsi, nous avons vu que la cérémonie de la Bat Mitsva, comme beaucoup de coutumes juives, a subi de nombreux changements au cours de ses 100 premières années de son existence. Il y aura sans aucun doute d’autres changements dans les années à venir.

David Golinkin

Jérusalem, 11 Adar II 5782

(traduction de l’anglais de Hélène Defossez)

Le professeur David Golinkin est un rabbin massorti israélien d’origine américaine qui vit à Jérusalem depuis 1972. Il est président des Schechter Institutes, Inc., président émérite du Schechter Institute of Jewish Studies et professeur de droit juif au Schechter Institute of Études juives à Jérusalem, Israël.

Notes

  1. David Golinkin, « The Transformation of the Bar Mitsva Ceremony, 1800-2020 », in: Anat Helman, éd., No Small Matter: Features of Jewish Childhood, Studies in Contemporary Jewry XXXII (2021), pp. 188-213.
  2. Ce responsum est basé sur la littérature suivante dans l’ordre chronologique : Rabbi Morris Silverman, Proceedings of the Rabbinical Assembly  4 (1930-1932). p. 331 ; Rabbi Morris Goodblatt, Actes de l’Assemblée rabbinique 12 (1948), p. 107 ; Dov Sadan, in: Dat Yisrael Umedinat Yisrael, New York, 1951, p. 136-139 ; Rabbi Aaron Blumenthal, « A Questionnaire on Aliyot for Women and Bat Mitsva », texte dactylographié non publié, vers 1962, 5 p. ; Rabbi Jules Harlow, Likutei Tefillah: A Rabbi’s Manual,  New York, 1965, p. 18-25 ; Binyamin Adler, Halakhot V’halikhot Bar Mitsva,  Jérusalem, 5734, p. 76 ; J. David Bleich, Contemporary Halakhic Problems,  Volume I, New York et Hoboken, 1977, p. 77-78 ; Elyakim Elinson, Ha’ishah Vehamitzvot, Sefer Rishon: Bein Ha’ishah L’yotzrah,  deuxième édition augmentée, Jérusalem, 5737, chapitre 15, p. 171-180 ; Walter Jacob, American Reform Responsa,  New York, 1983, p. 79-94 ; Rabbi Alfred S. Cohen, Journal of Halacha and Contemporary Society  XII (automne 1986), p. 5-16 ; Byron Sherwin, « Bar Mitsva, Bat Mitsva », in: In Partnership with God: Contemporary Jewish Law and Ethics,  Syracuse, 1990, p. 163-165 ; Aharon Cohen, Zeved Habat,  Jérusalem, 1990, p. 10-12, 26-29 ; David Golinkin, An Index of Conservative Responsa and Practical Halakhic Studies 1917-1990,  New York, 1992, p. 16, 73 ; Yael, Talya et Yonina Penkower, « Bat Mitsva: Coming of Age in Brooklyn » in: Susan Grossman et Rivkah Haut, éditeurs, Daughters of the King: Women and the Synagogue,  Philadelphie, 1992, p. 265-270 ; Jenna Weissman Joselit, The Wonders of America: Reinventing Jewish Culture, 1880-1950,  New York, 1994, p. 116-131 ; Simcha Fishbane, « A Female Rite of Passage in a Montreal Modern Orthodox Synagogue: The Bat Mitsva Ceremoney » in: Ira Robinson and Mervin Butovsky editors, Renewing our Days: Montreal Jews in the Twentieth Century,  Montréal, 1995, p. 119-131 ; Rabbi Reuven Bulka, The RCA Lifecycle Madrikh,  New York, 1995, p. 64-67; Yitzhak Gilat, Sinaï  118 (5756), p. 184-186; David Golinkin, éditeur, Proceedings of the Committee on Jewish Law and Standards 1927-1970,  Jérusalem, 1997, Index, p. 1595, s.v. Bat Mitsva ; Les rabbins Perry Raphael Rank et Gordon Freeman, Moreh Derekh: The Rabbinical Assembly Rabbi’s Manual,  1, New York, 1998, Section B; Erica Brown, « The Bat Mitsva in Jewish Law and Contemporary Practice », in: Chana Safrai, rédactrice en chef, Jewish Legal Writings by Women,  Jérusalem, 1998, p. 232-258 ; Barry Kosmin, « Coming of Age in the Conservative Synagogue: The Bar/Bat Mitsva Class of 5755 », dans Jack Wertheimer, éd., Jews in the Center: Conservative Synagogues and Their Members,  Nouveau-Brunswick, New Jersey et Londres, 2000, p. 249-253; Tova Hartman Halbertal, « Maneuvering in a World of Law and Custom: Maternal Transmission of Ambivalence », Nashim  3 (2000), p. 139-163 ; Rabbi Daniel Tuito et Aharon Ahrend in: Sara Friedland Ben Arza, éditeur, Bat Mitsva: Kovetz Ma’amarim,  Jérusalem, 2002, p. 40-68, 109-115 ; Nancy Wolfson-Moche, rédactrice en chef, Toward a Meaningful Bat Mitsva,  Aventura, Floride, 2002 ; Norma Baumel Joseph, « Ritual, Law and Praxis: An American Response/a to Bat Mitsva Celebrations », Modern Judaism  22 (2002), p. 234-260 ; Ora Wiskind Elper, éditeur, Traditions and Celebrations for the Bat Mitsva,  Jérusalem, 2003; Avraham (Rami) Reiner, Netu’im  10 (5763), p. 64-77 ; Jonathan Sarna, American Judaism: A History,  New Haven et Londres, 2004, p. 287-288, et la littérature énumérée à la p. 411, note 35 ; Ivan G. 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Steinberg, Tradition by the Lake: A Historical Outline of North Suburban Beth Synagogue Beth El,  Highland Park, Illinois, 2018, p. 13, 19, 34, 61, 83.  Toutes les brèves références ci-dessous renvoient à cette note.
  3. Hilton, p. 106 à 120.
  4. Golinkin, p. 4-5, cité plus tard par Hilton, p. 115-116, mais Hilton attribua les dates du père de Rabbi Avraham à Rabbi Avraham. Le père est mort en 1837, de sorte que le fils est probablement mort au milieu du 19e siècle.
  5. Golinkin, p. 6.
  6. Ibid., p. 6 à 7.
  7. Voir ibid., p. 7; Marcus, p. 105 et p. 280, note 58; Hilton, p. 119 et p. 246, note 63; Hizky Shoham, « ‘A Birthday Party, Only a Little Bigger’: A Historical Anthropology of the Israeli Bat Mitsva », Jewish Culture and History 16/3 (2015), p. 283 et note 53.
  8. Hilton, p. 121 et p. 246, note 70.
  9. Voir Golinkin, p. 9-10 ; Marcus, p. 106 à 109 ; Hilton, p. 106 à 107 ; Brenda Bacon, Nashim 24 (2013), p. 154.
  10. Marcus, p. 109.
  11. Silverman, p. 331, et cf. ce que j’ai écrit à propos de ce paragraphe dans Golinkin, p. 10-11.
  12. Silverman, p. 335.
  13. Goodblatt, p. 107 et Marshall Sklare, Conservative Judaism: An American Religious Movement, Glencoe, Illinois, 1955, p. 155 et note 46.  Cf. Hilton, p. 123 et note 80.
  14. Voir Blumenthal. En ce qui concerne la transition du vendredi soir au matin du Shabbat, mon père, le rabbin Noah Golinkin z”l, a institué la Bat Mitsva du matin du Shabbat au Centre juif d’Arlington-Fairfax dans les années 1950, mais quand il a assumé la chaire de Heska Amuna à Knoxville, Tennessee en 1970, certaines filles de bat mitsva lisent encore la Haftara le vendredi soir. En 2011, Marianne Kane (née Weiss) m’a donné une copie de l’invitation à son groupe « Bas Mitzva Service » sur Shavuot, 1956 dirigé par le rabbin Sidney Kleiman à la conservatrice « Congregation Talmud Tora Adereth El » sur East 29th Street à New York. Cela faisait clairement partie de la transition de la Confirmation à la Bat Mitsva.
  15. Voir Kosmin, p. 251, qui montre que les filles ont également dirigé une partie du service dans 97% des 112 synagogues interrogées.
  16. David Golinkin, éditeur, Proceedings of the Committee on Jewish Law and Standards of the Conservative Movement 1927-1970, Jérusalem, 1997, Vol. I, p. 339 (à partir de 1951) et p. 385-389 (à partir de 1955) et Vol. III, p. 1086-1108 (les deux responsa de 1955).
  17. Morton Steinberg, p. 13, 19, 61, 83 et voir p. 48, note 84, où il affirme que Beth El était le site de The Lakeville Studies.
  18. Golinkin (ci-dessus, note 1), p. 194-196.
  19. Hilton, p. 123.
  20. Voir Adler, Bleich, Elinson, Jacob, Cohen, Sherwin, Brown, Tuito, Ahrend, Reiner, Shurin, Joseph et Fishbane 2017. Voici une liste partielle des responsa orthodoxes. Bat Mitsva arrangée par le nom de famille de l’auteur: Rabbi Amram Aburbia, Nitivei Am, Minhagim Vehalakhot, 225:2, p. 130 ; Rabbi Hananya Yom Tov Lipa Deitsch, Tohorat Yom Tov, Partie 9, n° 40 (cité par Rabbi Bleich, p. 77) ; Rabbi Moshe Feinstein, Igrot Moshe, Orah Hayyim, Partie 1, n° 104 ; Partie 2, n° 30 (dernier paragraphe) ; Partie 2, no 97 ; Partie 4, no 36 ; Yoreh Deah, Partie 3, n° 14:4 ; Rabbi Ephraim Greenblatt, Noam 9 (5726), p. 361-363 ; Rabbi Hanokh Zundel Grossberg, Hama’ayan 13/2 (Tevet 5733), p. 41-42 ; Rabbi Ovadia Hadaya, Yaskil Avdi, Partie 5, OrahHayyim, 28 ans ; Rabbi Moshe Malka, Mikveh Hamayim, Orah Hayyim, Partie 4, n° 63 ; Rabbi Avraham Musafiya, cité dans un manuscrit du Rabbin Yitzhak Nissim ; Rabbi Yithak Nissim, Noam 7 (5724), p. 1-5 = Or Hamizrah 13/3-4 (Tishrei 5724), p. 35 = Yein Hatov, Jérusalem, 5739, Partie 2, No. 6 ; Rabbi Meshulam Rath,  Kol Mevaser, Partie 2, n° 44 ; Rabbi Moshe Stern, Be’er Moshe, Partie 1, n° 10, p. 22 ; Rabbi Moshe Sternbuch, Teshuvot V’hanhagot, Partie 1, n° 156 ; Rabbi Eliezer Waldenberg, Tzitz Eliezer, Partie 18, n° 33, paragraphe 1 ; Rabbi Aaron Walkin, Zekan Aharon, Partie 1, n° 6 ; Rabbi Yehiel Ya’akov Weinberg, Hapardes (Nisan 5723) = Seridei Eish, Partie 3, n° 93 ; Rabbi Yisrael Weltz, Divrei Yisrael, Partie 2, Likutei Teshuvot, n° 7 ; Rabbi Ovadia Yosef, Yabia Omer, Partie 6, Orah Hayyim, n° 29, paragraphe 4 ; et de nouveau dans : Yehaveh Da’at, Partie 2, N° 29 ; Rabbi Yosef Hayyim de Bagdad, Ben Ish Hai, Shanah Rishonah, Parashat Re’eh, n° 17 (cité ci-dessus, note 5).
  21. Voir Fishbane, 1995.
  22. Voir Penkower ; Nancy Wolfson-Moche ; The JOFA Journal
  23. Voirle Jofa Journal
  24. Voir Tova Hartman-Halbertal.

Photo: Une bat mitsva à Adath Jeshuran, avec le Rabbin Morris Garden et le hazan Morris Amsel en 1954. (Photo by © Minnesota Historical Society/CORBIS/Corbis via Getty Images)

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